(c) Elle |
Parler de politique entre amis, en général on s’abstient. Ou
alors, on trie. Il y a ceux avec qui on peut s’épancher, d’autres, on le sent,
avec lesquels, il ne vaut mieux rien aborder. Toute est une question
d’instinct. En famille, c'est la même chose. Les esprits qui s’échauffent après un repas
bien arrosé, on desserre la ceinture, on retrousse les manches et on distille
son haleine alcoolisée de partisan au nez des voisins de table. Non merci.
Cette élection présidentielle du 6 mai 2012 m’aura par contre
permis de découvrir une nouvelle tendance : les statuts Facebook politisés. Là,
bizarrement, sur les murs, il règne un souffle de liberté et de partialité généralisé. L’endroit
le plus observé et le moins personnel, Facebook qui dévoile tout à presque tout
le monde et conserve nos données personnelles pour une durée indéterminée,
devient le lieu où l’on peut tout dire. Ou du moins, tout écrire, c’est sans
doute plus facile. Personne ne vous coupe la parole, personne ne vous
contredit, du moins, pas en apparence. Hier soir, au résultat des élections, les
commentaires des deux bords allaient donc bon train.
Il y a ceux qui affirmaient haut et fort leur opinion, quelle
qu’elle soit :
Good bye Lenain
Good bye Lenain
Mes condoléances à la France
Le
changement c'est MAINTENANT!!
Pauvre France…
Yeeeehaaaaaa
Il y a aussi les hésitants, les sceptiques, ceux qui ont du bien être embêté, seul face à leur choix dans l’isoloir :
Casses toi Pov' Con... Bonjour Pov' Cloche
Il y a ceux qui râlent contre ceux qui se lâchent :
Pas de politique sur mon mur. Merci!
Ou ceux qui en tirent les conclusions qui s’imposent :
Viens de virer 17 fachos.... mon mur n'est pas une décharge à ordures !!
Pense
sérieusement à faire du tri dans ses amis Facebook...
Et oui, en affichant ses opinions politiques tout en prenant
bien soin d’éviter tout débat, la conséquence est sans équivoque : on se
coupe d’une partie de son réseau Web 2.0 qu’on avait pris tant de soin à tisser.
« La vie privée n’existe plus » disait un certain Mark Zuckerberg mais c’est nous qui l’avons cherché.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire